L’activité de perception
Dyptik Company en spectacle © Ahmad Odeh
L’espace central de la perception concerne la dimension intersubjective de l’analyste face au sujet observé. C’est le domaine du préverbal, le lieu de la perception et de l’empathie kinesthésique.
Dans le cadre de l’OAM, la notion de perception adopte la dimension de ‘connaissance’ proposée par Merleau-Ponty1, combinée à la dimension de ‘reconnaissance’ énoncée par James2. Cette activité de perception s’inscrit aussi dans une fonction plus large de connaissance par le corps, telle qu’identifiée par Gibson sous le vocable de « système haptique3 » qu’il définit comme :
Dans cet espace central des perceptions, quatre activités différentes ont été repérées :
- Bouger avec : exécuter des gestes en copiant ou esquissant ceux observés.
- Prioriser : anticiper délibérément l’orientation de son regard vers un élément précis du mouvement avant l’initiation du geste par l’interprète.
- Se laisser attirer : laisser son regard être attiré sans préméditation vers un élément du mouvement.
- Sentir : exprimer des sensations en relation avec les mouvements observés.
Notes
1. « il y a bien un acte humain qui traverse tous les doutes possibles pour s’installer en pleine vérité : cet acte est la perception au sens large de connaissance des existences » MERLEAU-PONTY, Maurice, Phénoménologie de la perception, Paris : Gallimard, 1945.
2. « I have just treated of type 1, the kind of knowledge called perception. This is the type of case in which the mind enjoys direct ‘acquaintance’ with a present object » JAMES, William, Essays in Radical Empiricism, coll., : Dover Publications 2003, 1912, p.53.
3. La notion d’« haptique » sera reprise comme une des trois fonctions essentielles de notre proposition conceptuelle.
4. GIBSON, James J., The senses considered as perceptual systems, coll., Boston : Houghton Mifflin, 1966, p.97.